L’université privée n’attire pas
grand monde. Depuis la promulgation
de la loi d’orientation
sur l’enseignement supérieur
sous sa forme révisée, le ministère
n’a pas reçu de demande de création
d’établissement privé universitaire.
Jusqu’à présent, un seul
dossier a été déposé au niveau du
service concerné du ministère, mais
les conditions d’ouverture de ce
type d’établissement n’étaient pas
remplies. Selon le ministre des relations
avec le Parlement, M. Mahmoud
Khedri, intervenant jeudi
au Parlement, cité par l’APS, le
ministère de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche scientifique
(MESRS) n’a pas délivré jusqu’à
présent d’autorisation pour
l’ouverture d’un établissement universitaire
privé. « Aucune convention
bilatérale n’a été signée pour
l’ouverture d’établissements universitaires
privés car le secteur n’a
pas reçu de demande à ce sujet », a
tenu à préciser M. Khedri.
L’investissement pour un projet
d’université privée n’a pas enregistré
donc l’engouement espéré depuis
que le ministre de l’Enseignement
supérieur avait annoncé,
en 2006, l’ouverture de son
secteur au privé. Le peu d’intérêt
pour ce type d’établissement seraitil
dû aux conditions de création de
ce type d’établissement définies
dans le cahier des charges ? Ce document,
publié sur le Journal officiel,
fixe en effet les conditions de
délivrance de l’autorisation de
création d’un établissement privé
de formation supérieure et régissant
son organisation et son fonctionnement.
Plus d’une quarantaine
d’articles sont énoncés sur l’organisation
de l’établissement privé,
les enseignements dispensés, le
personnel enseignant, les caractéristiques
des locaux d’enseignement,
les modalités d’inscription
et le contrôle de ces
établissements. En annexe, le
même cahier des charges définit
clairement les normes minimales
de fonctionnalité relatives aux surfaces
des locaux d’enseignement
supérieur. Le dossier d’ouverture
doit comprendre un certain nombre
de documents, dont une copie
conforme du statut, le CV du responsable
pédagogique, les effectifs des étudiants,
les spécialités à couvrir, le certificat
de nationalité algérienne du directeur,
etc. La personne habilitée à représenter
l’établissement doit justifier
d’un capital social égal au moins
au capital exigé par la réglementation
en vigueur en matière de création
de société par actions. Il doit
aussi, au début de chaque année
universitaire, justifier auprès du
ministère, de la souscription d’une
caution bancaire permettant de faire
face aux dépenses occasionnées
dans le cas de la fermeture de l’établissement. Dans le volet organisation,
il est clairement mentionné
que tout établissement privé doit
élaborer son règlement intérieur, se
doter d’un conseil d’administration
et d’un conseil scientifique (...),
d’une structure administrative,
d’une autre pédagogique et d’un
service pour les affaires des étudiants.
Le responsable pédagogique
qui aura à gérer l’établissement
doit remplir certaines conditions,
notamment être de nationalité algérienne,
titulaire d’un doctorat,
d’une expérience professionnelle
de cinq ans dans l’activité de la formation
supérieure, entre autres.
Les diplômes délivrés par l’établissement
privé doivent sanctionner
un cursus conforme aux dispositions
de la loi d’orientation sur l’enseignement
supérieur.
En cas de rejet d’un dossier, un
recours peut être introduit auprès
du ministère dans un délai de 1
mois à compter de la date de notification
du rejet et il est statué sur
le recours dans le mois qui suit
Le débat au Parlement a aussi été
axé sur les mesures prises pour la
promotion des oeuvres sociales
universitaires. M. Khedri a insisté
sur les réalisations concrétisées en
matière de campus universitaire,
soulignant que le nombre des résidences
universitaires est passé de
149 en 2000 à 368 en 2010, soit
une hausse de 146% en dix ans.
Ces résidences accueillent près de
450.000 étudiants, soit 42% du
total des étudiants inscrits.
Concernant la restauration, le ministre
a affirmé que le nombre des
restaurants universitaires s’élève
cette année à 420. Ils sont équipés
de matériel moderne et sont supervisés
par une commission constituée
de médecins des résidences universitaires
et de représentants des étudiants,
chargée du contrôle de l’hygiène
et de la qualité et de l’élaboration
du menu hebdomadaire.
Il a annoncé également que la
première phase du processus de réforme
des oeuvres universitaires a
été finalisée à travers le renforcement
des capacités d’hébergement,
de restauration et de transport,
en préparation aux autres
phases lors desquelles de nouvelles
normes seront adoptées sur le
moyen et le long termes pour la
rationalisation des dépenses et de
la gestion. A propos de la qualification
universitaire, le ministre
chargé des relations avec le Parlement
a souligné que le conseil
scientifique « est l’autorité compétente
pour l’évaluation de la qualité
scientifique », ajoutant que la soutenance
de la thèse de doctorat
nécessite une présentation orale du
thème de la thèse et sa publication
dans une revue scientifique. L’évaluation
des travaux de recherche
repose sur le nombre d’articles publiés
et sur leur qualité, sur la base
des normes internationales.
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Source : Le Quotidien d'Oran