Les syndicats autonomes
de l’Education nationale comptent
relancer leurs revendications
dès la nouvelle rentrée scolaire
qui « s’annonce tout aussi difficile
que les précédentes », selon
un des animateurs
de ces formations syndicales.
Des réunions sont prévues
dès aujourd’hui
pour décider des suites
à donner au mouvement
de l’année dernière.
C’est le cas du Conseil des
lycées d’Algérie (CLA) dont le
conseil national va, selon son
porte-parole, M. Idir Achour,
se réunir dès mardi prochain
pour statuer sur la démarche
à suivre. Néanmoins, préciset-
il, l’année scolaire 2010-
2011 « s’annonce difficile »,
tant « au niveau professionnel
que social ». « Il y a toujours le
problème du manque de postes
budgétaires et de la surcharge
des classes et des programmes,
sans compter les
problèmes sociaux que vivent
les enseignants ».
Concernant le volet de la
surcharge des programmes et
des emplois du temps, M.
Achour rappelle que des propositions
ont été faites en ce
sens par les enseignants, qui
ont reçu l’aval des inspecteurs
de l’éducation, sans
qu’aucune suite soit donnée
à ce dossier. « La raison
est, selon lui, que la décision
ne se prend pas au niveau
des inspecteurs mais
au ministère », explique-t-il.
De son côté, le CNAPEST
prévoit également des assemblées
générales dans l’ensemble
des lycées d’implantation.
Les travaux de ces AG seront
transmis aux conseils des
wilayas qui prépareront l’ordre
du jour du conseil national
qui se tiendra avant la fin
septembre. « Ce sont les enseignants
qui vont décider de la
stratégie et du plan des protestations
à adopter cette année
», affirme M. Boudiba,
pour qui « des grèves ne sont
pas à écarter ».
Les revendications essentielles
du CNAPEST tourneront
autour des dossiers des
oeuvres sociales, de la médecine
du travail et du régime indemnitaire.
Concernant les
oeuvres sociales, Boudiba rappelle
« l’engagement, non encore
concrétisé, du ministre de
l’Education nationale, dans
un PV de réunion du 23/11/
2009, d’annuler la décision
94/158 qui attribue à l’UGTA
la gestion des oeuvres sociales
». Sur le dossier de la
médecine du travail, « le
décret promis pour ce mois
de septembre n’a pas encore
vu le jour », constate notre
interlocuteur.
Concernant le régime indemnitaire,
le CNAPEST souhaite
revenir au cadre de négociation
d’avant février 2010
qui prévoyait, selon lui, une
« revalorisation des anciennes
primes selon le nouveau salaire de base », ainsi que la
« création de deux nouvelles
primes consistantes ». Mais,
constate-t-il, « hormis la prime
de rendement qui a été alignée
sur le nouveau salaire de
base, rien de cela n’a été concrétisé,
puisque les autres primes
ont été faiblement revalorisées,
et les deux nouvelles
primes promises n’ont pas vu
encore vu le jour ».
Réagissant aux propos du
ministre relatifs aux menaces
de licenciement à l’encontre
des enseignants absentéistes,
le représentant du CNAPEST
estime « qu’il y a un règlement
qui encadre cette question ».
« Le ministre dépasse la loi qui
ne parle pas de radiation
après la 3e absence », affirme
Boudiba. Selon lui, la
réglementation en vigueur
parle de « mise en demeure
après la 3e absence, et
oblige le concerné à produire
des justifications, avant
d’être traduit en conseil de
discipline qui statuera suivant
les raisons invoquées pour
justifier les absences ».
« Mais, dans tous les cas,
c’est la commission paritaire
qui a autorité sur cette
question », ajoute-t-il encore.
Si le CNAPEST se dit « favorable
à tout dialogue avec
la tutelle », il estime néanmoins
qu’avec ces décisions,
« le ministre pousse plutôt à
une radicalisation des positions
des enseignants ».
Côté SNAPEST, on dit
attendre les promesses du ministère
concernant le versement,
en ce mois de septembre,
du rappel de la période
2009. « Mais, à ce jour, nous
n’avons pas d’échos des wilayas
sur la concrétisation de
cet engagement », affirme
Meziane Meriane, qui constate,
à son tour, que le dossier
des oeuvres sociales « reste
bloqué » au ministère. « Nous
en ferons notre cheval de bataille
», dira-t-il à ce sujet.
Pour ce qui est de la question
des salaires, le CNAPEST
estime que « ce dossier est
étroitement lié au pouvoir
d’achat ». « Nous avons constaté
que les augmentations
consenties ont vite été absorbées
par les hausses des prix
des différents produits. Ce qui
fait qu’on ne peut pas habiller,
en cette veille de l’Aïd et de
la rentrée scolaire, un enfant
avec moins de 5.000
dinars, sans compter les
fournitures scolaires. C’est
pour cela que nous invitons
le gouvernement à
adopter des mécanismes
solides de contrôle du marché,
sinon ce sera l’éternel
recommencement du couple
revendications/grèves », affirme
M. Meriane.
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Source : Le Quotidien d'Oran