Le ministre de la Santé, de la
Population et de la Réforme
hospitalière Djamel Ould
Abbès a réitéré hier, en marge de
sa visite de travail dans la wilaya
de Tizi Ouzou,
que la pénurie des
médicaments est le résultat « des
dysfonctionnements entre la demande
et la distribution », tout en
pointant un doigt accusateur en direction
des « lobbies » qu’il tient
pour responsables en expliquant
que certains importateurs sont aussi
distributeurs d’où leur influence
sur la disponibilité des produits
qu’ils commercialisent. Dans le
même sillage, il a annoncé qu’une
réunion des pharmaciens des hôpitaux
est prévue cette semaine
pour mettre fin aux dysfonctionnements
enregistrés au niveau des
établissements sanitaires en matière
de disponibilité des médicaments
en citant l’exemple du manque
d’adrénaline dans certains
hôpitaux alors qu’on vient tout juste
de lui signaler un lot de 75 000
doses d’adrénaline périmées au niveau
de la pharmacie centrale des
hôpitaux. Pour lui, il y a aussi le
problème des prévisions qui ne
sont pas faites convenablement et
selon les besoins de chaque hôpital.
Revenant sur la pénurie des
médicaments dont ont besoin les
sidéens de la région de l’ouest du
pays, Ould Abbès, s’appuyant sur
les conclusions de l’enquête menée
par son département, indique que
les antirétroviraux en question
« sont partis ailleurs ».
Abordant les cliniques privées,
Ould Abbès a promis de sévir contre les irrégularités qui entachent le
fonctionnement de ces établissements.
A ce propos, il a révélé
qu’une toute première inspection
menée dans 109 cliniques privées
d’hémodialyse à travers le pays a
abouti à des conclusions qui mettent
en exergue cette anarchie dans
laquelle travaillent ces établissements.
Il a indiqué dans ce sillage
que 46 établissements ont été blâmés,
une dizaine d’autres avertis
et trois devaient être fermés. Pour
le ministre de la Santé, il est temps
que les malades qui se soignent
chez le privé puissent être remboursés
correctement selon ce qu’ils
déboursent.
Par ailleurs, des équipements
ophtalmologiques de pointe, acquis
il y a 5 ans de cela pour une
valeur globale de 3 milliards de dinars,
« demeurent emballés dans
des cartons au niveau de Centres
hospitalo-universitaires (CHU) du
pays et n’ont jamais été utilisés », a
révélé Ould Abbès. Au CHU de Tizi
Ouzou, le président de la commission
de la santé de l’APW de cette
wilaya lui a fait part de l’existence
au sein de cet établissement sanitaire
d’un « stock de 100 millions
de DA d’équipements d’ophtalmologie
qui n’ont jamais quitté leurs
cartons ». Pour la réparation de ce
préjudice commis aux dépens de
la santé publique, M. Ould Abbès
a fait savoir qu’« une opération est
en cours pour la récupération de
matériel médical inexploité, en vue
de le mettre à la disposition des
CHU qui en sont dépourvus, pour
son utilisation ». Il a précisé que ces
équipements ont été acquis chez un
même fournisseur étranger.
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Source : Le Quotidien d'Oran