Ce n’est pas vraiment une sur
prise de retrouver les univer
sités américaines en tête du
classement 2011 (Academic Ranking
of World Universities - ARWU)
de l’université de Jiao Tong (Shanghai)
qui fait autorité en la matière et
qui évalue essentiellement la performance
des établissements en matière
de recherche : nombre de prix Nobel,
de médailles Fields et nombre de
publications dans des revues spécialisées.
Des critères exigeants qui font
bouger un peu le tableau des pays
sans remettre en cause la grande
supériorité américaine. Celle-ci,
expression nette de l’attractivité
des Etats-Unis, dans le domaine de
la recherche, est totale.
Dix-sept universités américaines se
retrouvent parmi les 20 premières universités.
Dans le pole de quatre premiers
les changements se font entre
américains : Harvard reste en tête,
l’université de Stanford prend la
deuxième place à Berkeley qui rétrograde
à la quatrième place derrière le
Massachusetts Institute of Technology
(MIT). Mieux, sur le top 500 des
meilleures universités listées, 151 établissements
sont américains, 39 sont
allemands, 37 britanniques. La Chine,
c’est révélateur, prend la quatrième
place avec 35 établissements cités
tandis que la France avec 21 établissements
classés recule au huitième
rang. Dans les grands pays, le classement
de Shanghai, lancé en 2003,
s’est imposé comme une référence. Il
était destiné à l’origine à comparer les
universités chinoises avec les meilleures
mondiales et de fournir un conseil
aux étudiants chinois à l’étranger.
LE MAGHREB EST OUT
Depuis il s’est imposé comme
un standard et même quand il est
critiqué pour son parti pris en
faveur des sciences dures (mathématiques, physique...) est scruté à la
loupe par les autorités académiques.
Dans le cas de l’Algérie, la réflexion
éventuelle des autorités académiques
est aussi simple que le néant.
Aucune université algérienne ne figure
parmi le top 500 des universités
mondiales. Le plus remarquable,
signe qu’une politique volontariste,
peut avoir de l’effet est l’entrée de
l’Université du Roi Saoud, en Arabie
Saoudite qui se retrouve dans la
liste des 300 premières universités
mondiales tandis l’Université du Roi
Fahd pour le pétrole et les minéraux
est parmi les 400 premiers. L’Université
d’Istanbul et l’université de Téhéran
entrent pour la première fois
dans le top 400. L’université du Caire
qui avait disparu de la liste depuis
cinq ans est de retour dans le
top 500. Cette entrée de deux universités
saoudiennes et d’une université
iranienne est révélatrice, en
dépit d’un système politique peu
ouvert, d’un effort réel mené par les
autorités de ces pays. L’absence, sans
surprise, de l’Algérie est confirmée
par exemple par le nombre de publications
selon la base de données
Scimago pour l’année 2010. Il y a
eu 484.401 publications aux Etats-
Unis, 91.703 en France, 30.314 en
Suisse, 25.880 en Iran, 14.945 en
Israël, 8.177 en Egypte, 5.508 en
Arabie Saoudite, 4.322 en Tunisie,
2.652 en Algérie et 2.210 au Maroc.
C’est une fausse consolation
pour l’Algérie que de constater qu’elle
est au même plan que les autres
pays maghrébins. Cela renseigne, en
dépit de la politique du chiffre, que
l’investissement dans la recherche
reste faible. Beaucoup de
chercheurs algériens sont partis
sous d’autres cieux en constatant
que la politique publique reste marquée
quasi exclusivement par la gestion
des flux d’entrants à l’université
sans réel souci pour la qualité de
la formation prodiguée.
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Algérie
Université
Source : Le Quotidien d'Oran