L’Algérie n’a pas d’autres choix
que de recourir à long terme à
l’énergie nucléaire pour la production
d’électricité, a indiqué lundi le
ministre de l’Energie et des Mines,
M. Youcef Yousfi. « Nous allons
peut-être recourir au nucléaire à
long terme, nous n’avons pas
d’autres choix », a déclaré M. Yousfi
lors de sa présentation sur le secteur
de l’énergie à l’Assemblée populaire
nationale (APN).
Pour autant, l’Algérie doit se préparer
pour ce choix, ajoute le ministre
qui, selon lui, « il faut entre
10 et 15 ans pour établir les études
pour la construction de la première
centrale électrique fonctionnant au
nucléaire, a précisé le ministre devant
les membres de la commission
économique de l’APN.
L’Algérie avait annoncé en novembre
2008 qu’elle allait construire
sa première centrale nucléaire en
2020 et a prévu à partir de cette
date de construire chaque cinq ans
une nouvelle centrale. Le choix de
recourir, en partie, au nucléaire
pour la production de l’électricité a
été préconisé dans le souci de réduire
la facture coûteuse de la production de
cette énergie à partir des énergies renouvelables,
a expliqué M. Yousfi
aux députés. Le ministre a souligné
que cette centrale, si elle venait à
être construite, va respecter « toutes
les conditions de sûreté et de sécurité
liées au nucléaire ». Selon
M.Yousfi, trois problèmes objectifs
se posent actuellement pour sa concrétisation :
celui de la sécurité de
l’installation, du lieu de son implantation
et de la disponibilité de ressources importantes d’eau. Il a souligné
qu’une centrale nucléaire a
besoin de grandes quantités d’eau
pour son fonctionnement, ce qui
nécessite sa construction en bord de
mer. Pour le moment, la problématique
est que les côtes algériennes
sont des zones sismiques et de surcroît
à forte densité de population.
Et, si cette centrale est implantée dans
une zone éloignée (des côtes), cela va
poser la question de la disponibilité de
l’eau, a expliqué le ministre. Seul le
gouvernement « décidera en fonction
des données objectives si nous
allons poursuivre ce projet ou si on
doit étudier davantage cette question
et les problèmes qui y sont liés »,
a souligné M. Yousfi. Le ministre a
assuré à ce propos que l’Algérie
disposait de réserves suffisantes
pour faire fonctionner une centrale
nucléaire. Les réserves prouvées de
l’Algérie en uranium avoisinent
quelque 29.000 tonnes, de quoi
faire fonctionner seulement deux
centrales nucléaires d’une capacité
de 1.000 Mégawats chacune pour
une durée de 60 ans », selon des
chiffres déjà annoncés par le ministère
de l’Energie et des Mines. Le
ministre a par ailleurs rassuré que
la centrale nucléaire de Aïn Oussara,
qui est un réacteur de recherche
de 15 MW, ne représente aucun
danger pour la région. M. Yousfi
répondait à la préoccupation d’un
député qui a exprimé ses craintes
sur le risque de fuites de substances
radioactives, après l’accident de
la centrale nucléaire de Fukushima
au Japon, endommagée par le séisme
du 11 mars dernier. Le réacteur (El
salem), poursuit le ministre, est doté
d’un système de refroidissement et
d’une clé pour sa fermeture en cas
d’urgence, a ajouté le ministre.
D’ailleurs, une équipe de chercheurs
algériens suit avec attention ce qui se
passe au Japon pour récolter les données
sur cet accident nucléaire, a
encore ajouté M. Yousfi.
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Nucléaire
Source : Le Quotidien d'Oran