Après les gardes communaux, la grogne
semble également atteindre le corps
de la protection civile. L’avant-projet
de décret du statut particulier des agents
de la protection civile n’est pas
du goût des « pompiers ».
Réunis hier dans une assemblée
générale organisée
à la « maison des syndicats
» à Dar El Beida à Alger, les
éléments de la protection civile,
organisés au sein du « collectif des
agents autonomes », ont dénoncé
certains articles de l’avant-projet
de décret. Ce dernier, pensé
par une commission composée
de directeurs centraux de la protection
civile, va à contresens des
intérêts de la corporation, estiment
les membres du collectif des
agents autonomes.
Certains agents que nous avons
rencontrés hier à la réunion n’ont
pas caché leur colère devant la
nouvelle mouture qui « veut régir
même nos affaires personnelles »
estiment-ils encore. Les agents de
la protection civile s’opposent à
plusieurs articles élaborés, disent-
ils, sans leur consultation.
Il s’agit entre autres, des articles
26, 27, 28,29 et 30. L’article
27 à titre d’exemple, stipule que
« l’adhésion des fonctionnaires
appartenant aux corps spécifiques
de la protection civile à tout
type d’association, est subordonnée
à l’autorisation préalable
écrite de l’autorité hiérarchique ».
Pour le collectif des agents autonomes,
qui englobe quelques
3500 adhérents, ce n’est ni plus
ni moins qu’une immixtion dans
les affaires personnelles du fonctionnaire.
Dans son article 30,
l’avant-projet de décret du statut
particulier de la protection
civile précise en outre que « les
fonctionnaires appartenant aux
corps spécifiques de la protection
civile, doivent s’abstenir, sauf autorisation préalable de l’autorité
hiérarchique, de publier des
écrits, de tenir des conférences,
de prendre la parole en public ou
de s’adresser aux médias »
« Les articles en question sont
en contradiction flagrante avec
les conventions nationales et internationale
» a déclaré hier Mourad
Tchicou du SNAPAP et
membre du collectif des agents
autonomes. Notre interlocuteur
dira que le nouveau statut est
tout simplement contre les « libertés
individuelles » des agents de
la protection civile.
Les agents de la protection exigent
également d’être payés pour
les 80 heures supplémentaires
qu’ils exercent chaque mois. En
effet, selon les délégués que nous
avons rencontrés, l’agent de la
protection civile travaille en tout
240 heures par mois alors que
dans la Fonction publique seules
160 heures sont comptabilisées.
Le collectif des agents autonomes
s’interroge sur certains articles
contenus dans le nouveau statut
à l’image de l’article qui stipule
que l’agent de la protection civile
est monté automatiquement
dans le grade une fois… mort en
exercice. Dans tous les cas, le collectif
des agents de la protection
civile pour se faire entendre a décidé
hier, à l’issue de son assemblée
générale, d’organiser un sitin
devant l’APN demain jeudi.
Les agents affiliés à ce collectif
qui demandent l’intervention du
ministre de l’Intérieur, exigent le
départ de leur directeur général
ainsi que tous les directeurs centraux
qui ont procédé à l’élaboration
de leur statut particulier
sans l’aval de la base.
Z. Mehdaoui
Tags:
Algérie
Grève
Pompier
Source : Le Quotidien d'Oran