Le vent de grève, qui souffle -
ces derniers temps sur plusieurs
secteurs publics, vient de
se propager à un autre maillon -
particulièrement sensible celui-là - de la chaîne de la Justice : l’administration
pénitentiaire.
Un
mouvement de débrayage national
a été déclenché hier par les
personnels chargés de la gestion
des établissements pénitentiaires,
tous corps confondus : personnels
de surveillance, personnels
de direction, personnels d’insertion
et de probation, personnels
administratifs et personnels techniques.
A l’origine de cette
action de protestation, des revendications
socioprofessionnelles,
bien entendu. « Le nerf de
la guerre », l’augmentation des
salaires en l’occurrence, est toutefois
le motif principal de cette
grève. Hier, au premier jour de
ce débrayage assez improvisé, en
ce sens qu’il n’a pas fait l’objet d’annonce via les relais médiatiques
encore moins de préavis de
grève, et ce, en grande partie en
raison du caractère très sensible
et hautement confidentiel que
revêt cette profession, plusieurs
prisons à travers le territoire national
étaient paralysées, notamment
au Centre du pays. Certes,
le mot d’ordre de grève n’a pas
eu d’écho dans l’ensemble des
prisons que compte le pays, puisque
plusieurs établissements pénitentiaires
(indépendamment de
leurs statuts : maison d’arrêt,
centre de détention, centre de
rééducation et d’insertion, etc.)
fonctionnaient normalement,
aussi bien en ce qui concerne la
gestion interne avec ses différents
volets carcéral et administratif
qu’en matière de services
d’échanges avec l’extérieur (parloirs,
renouvellements des permis
de communiquer pour les familles
des détenus, visites des
avocats à leurs clients incarcérés…)
ainsi que la présentation
des détenus au niveau des tribunaux,
entre autres.
Au niveau de
certaines cours, à l’instar de celle
d’Oran, on a pu constater de
visu que le mouvement de grève
n’a pas affecté la maison d’arrêt
située en pleine coeur de la ville,
à M’dina Jdida, mais, en revanche,
les centres de détention mixtes
(femmes/mineurs) de Gdyel
et d’Arzew, à l’est d’Oran, en ont
été touchés. Entre autres contrecoups
du débrayage des gardiens
de prison qui a touché ces deux
centres, plusieurs actes judiciaires
(présentation, procès…) concernant
des accusés détenus devant
avoir lieu hier devant les tribunaux
de Gdyel et d’Arzew ont
dû être reportés sine die du fait
que les services de greffe judiciaire
et de transport de détenus
n’ont pas été assurés durant cette
journée. Toutes nos tentatives
de contacter la direction générale
de l’administration pénitentiaire
et de la réinsertion sociale,
à ce sujet, sont restées vaines.
Houari Saaïdia
Tags:
Algérie
Grève
Prison
Source : Le Quotidien d'Oran