Les initiatives politiques provenant
de partis de l’opposition,
d’associations de la société civile et
de personnalités politiques, en faveur
d’un changement pacifique
« sont naturelles et reflètent la bonne
santé et le pluralisme de la scène
politique en Algérie », a estimé
hier, le secrétaire général du FLN,
M. Abdelaziz Belkhadem.
« La scène
politique en Algérie est pluraliste
et il est tout à fait naturel de voir
des initiatives politiques de ce genre
provenir de partis de l’opposition,
d’associations de la société civile et
de personnalités politiques, reflétant
ainsi la bonne santé de la pratique
politique en Algérie », a dit M. Belkhadem
dans un entretien à l’APS.
Le responsable du FLN réagissait
ainsi à des propositions pour un
changement pacifique en Algérie,
formulées successivement par M.
Abdelhamid Mehri, par le Front des
Forces socialistes (FFS) et par l’Alliance
nationale pour le changement
(ANC). « Nous ne trouvons
pas ces initiatives étranges, comme
nous ne les répugnons pas », a déclaré
M. Belkhadem pour qui « il est
normal, dans une scène politique
pluraliste, de trouver des partis qui
proposent un changement et qui expriment
leurs idées ».
Le SG du FLN a également estimé,
à ce sujet, qu’il ne faut pas « contrer
» les initiatives politiques lorsqu’elles
sont exprimées « pacifiquement,
dans un cadre serein et dans le respect des lois de la République ».
Il a fait remarquer que ces idées partaient
cependant de conceptions
« différentes », y compris des propositions
de changement « radical » allant
jusqu’à la mise en place d’une
Assemblée constituante et l’adoption
d’une nouvelle constitution.
Pour lui, ces propositions peuvent
susciter l’adhésion de certains partis,
elles peuvent être complétées,
comme elles peuvent essuyer l’opposition
d’autres partis. Le SG du
FLN affirme que son parti ne peut
pas soutenir une proposition politique
qui fait table rase de tout ce qui
a été réalisé depuis l’indépendance,
la proposition d’une Assemblée
constituante équivalant, selon lui, à
un « départ à zéro ». Belkhadem a indiqué,
à ce propos, que le FLN préconisait
« une révision dans le fond »
de la Constitution actuelle qui a été
adoptée, a-t-il rappelé, dans un contexte
particulier, en 1996. Pour le SG
du FLN, la situation actuelle n’est
plus la même que celle prévalant
dans les années 1990 faisant que les
conditions ayant caractérisé l’adoption
de cette constitution ne sont plus
d’actualité, mais aujourd’hui la revendication
d’une révision profonde
de cette constitution « demeure
valable ». Il a rappelé que Bouteflika
avait, bien avant la révision constitutionnelle
de 2008, souhaité une
révision « profonde » de la Loi fondamentale
mais s’est contenté, a-t-il dit,
d’une révision partielle au regard des
conditions de l’époque, peu favorables
à une révision de fond. La révision
de la Constitution ne peut émaner
que du président de la République,
seul habilité constitutionnellement
à prendre une telle décision,
comme elle « exige un consensus
des partis et des forces politiques en
présence », a souligné le responsable
du FLN. M. Belkhadem a par
ailleurs, qualifié de « momentanée »
la position de refus d’octroi d’agréments
à de nouveaux partis politiques,
exprimée récemment par le
ministre de l’Intérieur et des Collectivité
locales, M. Dahou Ould Kablia.
Il n’a pas exclu, dans cet esprit,
que de nouveaux partis soient
agréés dans l’avenir.
A une question sur une possible
« contamination » de la rue en Algérie
par les récents événements de
Tunisie, d’Egypte et de Libye, M.
Belkhadem a réfuté cette thèse arguant
que « le peuple algérien refuse
de revivre la situation tragique
qu’il a subie dans les années 1990".
« L’Algérie, et grâce à la maturité de
son peuple, refuse de suivre tout
courant dévastateur se cachant derrière
la nécessité d’un changement
démocratique pour mieux déstabiliser
le pays », a-t-il accusé avant de
préciser : « Ceci ne veut pas dire qu’il
faille nier tout mouvement de protestation
ou de revendications, mais
ces protestations doivent s’exprimer
dans un cadre organisé et d’une
manière pacifique ».
Tags:
Algérie
Abdelaziz Belkhadem
Constitution
Source : Le Quotidien d'Oran