Face à une grogne sérieuse des tra
vailleurs des champs du sud qui
constatent que l’écart existant entre
leurs salaires et ceux qui travaillent au
nord devient dérisoire, la direction de
Sonatrach tente de jouer la carte de
l’apaisement.
Elle a annoncé une série
de mesures. Les premières réactions
des travailleurs sont marquées
par la prudence et la réserve.
La Direction générale de Sonatrach a
annoncé avoir conclu un accord avec les
syndicats du secteur qui permet de répondre
aux revendications exprimées. La
contestation sociale qui s’exprime depuis
le mois de février dans les champs pétroliers
et gaziers du sud est si grande qu’elle
n’a pas épargné la Fédération nationale
des travailleurs du Pétrole
(FNTPGC) qui se serait accommodée
d’une augmentation salariale de 10%
alors que les travailleurs demandent 87%.
Les travailleurs du sud sont de ce fait dans
une double rupture : contre la direction
et contre la représentation syndicale. Pour
les travailleurs, l’écart dérisoire entre les
salaires au nord et au sud, est d’autant
plus inacceptable que les conditions de
travail sont totalement différentes. Ce sont
donc ces parties contestées, direction générale
et syndicats, qui sont parvenus à
un accord annoncé en Info-Express dans
un « message du Président Directeur Général
aux travailleurs de l’entreprise ».
L’accord, selon le message, est intervenu
à la suite de discussion entre le staff de
Sonatrach, conduit par le PDG, Nordine
Cherouati et les SG de la fédération des
pétroliers (FNTPGC), du syndicat national
de Sonatrach et les représentants des
travailleurs des champs de Hassi R’mel,
Hamra, Rhourde Nouss et Gassi Touil
ainsi que les élus syndicaux des localités
concernées. Il prévoit l’extension du
bénéfice de l’Indemnité de zone et conditions
de vie (IZCV) pour le personnel
soumis à relève, ayant exercé 32 ans de
travail effectif et sans condition d’âge.
L’accord prévoit également que l’Allocation de fin de carrière (AFC) et l’indexation
des heures supplémentaires (HS)
soient calculées sur le salaire de base actuel.
Sonatrach a annoncé également l’indexation
des formules de calcul des montants
des indemnités de travail posté (ITP),
de nuisance (IN) et de l’IZCV au salaire
de base actuel. L’augmentation du taux
et du montant de ces primes et indemnités
sera négociée et fera l’objet d’un accord
salarial avec le partenaire social
dans un délai de trois semaines, indique
le même message. Le texte du PDG de
Sonatrach indique que « les autres préoccupations
soulevées par les collectifs
« feront l’objet d’un examen approfondi
dans une étape suivante ».
RASSEMBLEMENT AUJOURD’HUI
Une formule de prudence destinée, selon
toute vraisemblance, à signifier aux travailleurs
en colère que les discussions ne
sont pas closes et que les autres revendications
ne seront pas ignorées. Une précaution
qui ne semble pas inutile puisque
les premières réactions des travailleurs de
Hassi R’Mel est plutôt dubitative. Les travailleurs
disent attendre de comprendre
clairement ce que recouvrent ces annonces
avec comme référence le niveau de
87% d’augmentation demandée. Certains
craignent en effet que cela ne soit de la
poudre aux yeux et ne répondent pas aux
revendications. Ali Arhab, délégué des travailleurs,
n’est pas loin de considérer que
la Direction générale de Sonatrach botte
en touche. « Les réponses de la Sonatrach
ne répondent pas vraiment à nos
revendications. Nous avons demandé
l’indexation des primes sur le nouveau
SNMG et non pas sur le salaire de base ».
Les travailleurs vont sans doute faire les
comptes de ce qu’ils obtiennent avant
de décider. Un rassemblement est prévu
ce jeudi 10 mars pour décider des
suites à donner au mouvement de revendication
entamé le 24 février dernier.
La réponse des travailleurs aux mesures
annoncées par le PDG de Sonatrach va
donc être rapide.
Salem Ferdi
Tags:
Algérie
Sonatrach
Source : Le Quotidien d'Oran