Des milliers de gardes communaux ont observé hier
un rassemblement devant l’Assemblée populaire
nationale (APN) pour exiger la satisfaction de leurs
revendications socioprofessionnelles.
La rue Zighout Youcef, où sont implantés
notamment le Parlement et le siège de la wilaya,
était fermée à la circulation dès la matinée.
Des centaines de policiers an
tié-meutes ont pris position
sur cette rue pour parer à toute
éventualité. Venus de toutes les
wilayas, les gardes communaux ont
crié hier des slogans hostiles au Premier
ministre Ahmed Ouyahia et ont
interpellé le président de la République
pour intervenir en leur faveur.
Selon des délégués de ce corps de
sécurité que nous avons rencontrés
sur place, le Premier ministre aurait
refusé de recevoir une délégation des
gardes communaux, prétextant un
agenda chargé. La délégation a été
orientée vers le ministère de l’Intérieur
mais les gardes communaux ont
refusé de discuter avec le ministre de
l’Intérieur Daho Ould Kabilia, arguant
que ce dernier n’a fait que des
promesses jusqu’ici. Brandissant des
banderoles, le portait du président
de la République et l’emblème national,
les gardes communaux, qui
étaient parfaitement organisés, ont
crié leur colère durant toute la journée
devant le Parlement.
« Ouyahia hagar » ou encore
« Bouteflika houa el Hal » (Bouteflika
est la solution) étaient quelques slogans
criés par les gardes communaux.
Une délégation de ce corps de
sécurité, créée pour faire face aux
terroristes dans les années 1990, a
été reçue par le président de l’APN,
Abdelaziz Ziari. Les gardes communaux
sont sortis « bredouilles » puisque
le président de l’APN aurait déclaré
aux contestataires que « le problème
le dépassait ».
En tenue ou en civil, les gardes
communaux ont refusé hier de quitter
les lieux tant que leurs revendications
ne sont pas satisfaites.
Ils refusent catégoriquement d’être
réorientés vers d’autres fonctions et
exigent, dans le cas ou ce corps est
dissous, la retraite anticipée avec tous les avantages qui leur reviennent de
droit. Pour les sacrifices consentis, les
gardes communaux exigent une pension
de 28 000 DA dans le cas ou les
autorités décident de procéder à la
dissolution de ce corps de sécurité qui
a beaucoup donné dans la lutte antiterroriste,
soutiennent les contestataires.
Ils ont affirmé hier qu’ils ont été,
durant des années, aux premiers
rangs face au danger mais qu’en parallèle,
les avantages reviennent aux
autres corps de sécurité.
L’un d’eux nous a déclaré hier qu’un
garde communal a perdu la vie aux
côtés de deux gendarmes dans un
attentat terroriste et que la veuve
du garde communal a touché
100 000 DA alors que les veuves des
deux gendarmes ont bénéficié de
600 000 DA chacune.
Notre interlocuteur a ajouté que la
veuve d’un garde communal qui
trouve la mort ne touche qu’une
pension de 11 000 DA alors que
pour ce qui est des autres services
de sécurité, la pension est
beaucoup plus importante.
Les gardes communaux veulent en
fait être sur un même pied d’égalité
que les autres corps sécurité, en soutenant
qu’ils font le même travail et
font face au même danger.
A noter que des gardes communaux
auraient trouvé la mort hier
dans un accident de la circulation
en voulant se rendre dans la capitale
par route. Les gardes communaux
en question s’apprêtaient à
venir pour prendre part au rassemblement
devant l’APN, nous a
indiqué une source fiable.
16 heures passées hier, les contestataires
étaient toujours ressemblés
devant l’APN et affichant une ferme
détermination à y rester jusqu’à la
satisfaction de leurs revendications
qu’ils qualifient de « légitimes » pour
tous les sacrifices consentis pour la
défense de l’Algérie.
Z. Mehdaoui
Tags:
Algérie
Manifestation
Source : Le Quotidien d'Oran