Le 4 octobre, la Ligue des
Etats arabes se prononcera
sur les conditions de poursuite
des négociations de paix entre Israéliens
et Palestiniens.
D’aucuns
ne voient pas ce que la Ligue arabe
peut bien peser sur l’avenir de
la Palestine. Et pourtant...
Il apparaît de plus en plus évident
que la fin du conflit au Proche-
Orient, et au-delà, ne relève
pas de la seule volonté israélopalestinienne.
Il faut bien saisir
qu’aucune politique de coopération
et d’avenir, aussi bien entre
les pays de la Méditerranée
qu’entre l’Occident et les pays
arabes, n’est viable sans un règlement
juste et définitif de la
question palestinienne.
C’est
dans ce sens qu’il faut interpréter
la décision du président de
l’Autorité palestinienne, Mahmoud
Abbas, de subordonner sa
décision de poursuivre les négociations
de paix avec le gouvernement
israélien à une consultation
des pays de la Ligue arabe,
le 4 octobre prochain. D’aucuns
voient dans la Ligue arabe une
« inutilité » diplomatique et une
Institution moribonde et insignifiante.
Ils ont raison. Seulement
les pays arabes n’ont pas d’autres
solutions de rechange, ni d’autres
« cercles » de rencontre.
Que peuvent
bien décider les pays arabes,
le 4 octobre prochain ? Renouveler
leur ferme condamnation
non seulement des colonies juives
en terre palestinienne et en
faire l’une des conditions de la
poursuite des négociations de
paix, mais rappeler aussi que l’indépendance
de la Palestine ne
tient pas à la seule question des
colonies juives. Le tracé des frontières,
le statut de Jérusalem-Est,
le retour des réfugiés, les 10.000
prisonniers palestiniens, le blocus
de Ghaza... ne doivent pas être
relégués dans la rubrique « divers »
de l’ordre du jour de la rencontre
du 4 octobre. Même s’il est capital
de donner une chance à cet
énième round de négociations en
le fixant sur la conditionnalité de
l’arrêt des colonies, le reste du
passif colonial d’Israël ne doit pas
être mis en veilleuse. L’autre sujet
sur lequel seront appelés à se prononcer les pays arabes tient
au Sommet de l’Union pour la
Méditerranée (UPM) prévu pour
la fin novembre à Barcelone.
Souvenons-nous que le Sommet
qui était prévu le 7 juin dernier
a été reporté, sine die, en raison
justement de la question palestinienne,
particulièrement
après l’attaque perpétrée, au
mois de mai, par la marine israélienne
contre la « Flottille de la
paix » pour Ghaza. Que décideront
les pays arabes ? Iront-ils à
ce Sommet de l’UPM et dans
quelles conditions ? Sur ce sujet,
la donne se complique tant il est
vrai que l’actuel président de
l’UPM, le Français Nicolas Sarkozy,
fait montre de son alignement
sur la politique de fuite en avant
du gouvernement israélien. Par
ailleurs, le rôle de l’Union européenne
(UE) dans la résolution
du conflit sera mis en évidence.
L’UE ne peut plus se contenter
d’aider financièrement les Palestiniens
(elle est le premier bailleur
de fonds de la Palestine), tant il
est vrai que ce sont les alliés de
l’Europe victorieuse contre l’Allemagne
hitlérienne, en 1945, qui
sont à l’origine de la création de
l’Etat d’Israël en terre palestinienne.
Si pour des raisons de poids
politique (et économique) ce sont
les USA qui se sont, depuis, imposés
au Proche-Orient, il n’en
reste pas moins que l’Europe est
en mesure de peser, aujourd’hui,
sur une solution juste et équitable
en Palestine. La faible implication
de l’Europe dans la solution
politique du conflit israélopalestinien
est, en réalité un handicap,
voire une complicité dans
la perpétuation de la colonisation
en Palestine. Aussi, il ne faut pas
laisser entendre que l’échec pour
l’instauration d’un Etat palestinien
dans ses frontières de 1967
est de la seule responsabilité des
USA. Le président américain,
Barack Obama, l’a répété la semaine
dernière devant l’Assemblée
générale de l’Onu : « nous
accueillerons l’année prochaine
un nouvel Etat au sein de l’Onu,
l’Etat palestinien » a-t-il déclaré.
Le président américain a,
clairement, rappelé que la solution
du conflit israélo-palestinien
est de la responsabilité de
la Communauté internationale.
Et ce, compris les pays arabes.
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Source : Le Quotidien d'Oran