Omar Sid’Ahmed Ould Hamma, alias « le
Sahraoui », un Malien qui purge une peine
de 12 ans de prison ferme pour l’enlèvement
de trois ressortissants espagnols présentés
comme étant des « humanitaires » en Mauritanie,
a quitté son centre de détention à
Nouakchott et emmené dans un endroit inconnu,
a révélé samedi un responsable de la
sécurité, cité par l’AFP. « Il a quitté la prison,
nous ignorons où il se trouve, certainement
toujours aux mains des autorités » mauritaniennes,
a affirmé ce responsable qui a préféré
requérir l’anonymat. Aucune information
officielle n’a été fournie sur les raisons de cette
extraction, qui a eu lieu vendredi soir, mais
l’hypothèse de son extradition imminente vers
le Mali, en vertu des accords judiciaires liant
les deux pays, est avancée. Des sources maliennes
ont révélé que « Omar le Sahraoui »
était « sur le point d’être extradé vers Bamako »
pour obtenir la libération de deux otages espagnols
détenus par Al-Qaïda au Maghreb
islamique (Aqmi), depuis novembre 2009,
enlevés par « Omar le Sahraoui ».
Il y a quatre jours, le ministre mauritanien
de la Justice, Abidine Ould Elkheir, s’est rendu
à Bamako, dans le cadre de la coopération
bilatérale visant à lutter contre le terrorisme.
Début mars, Aqmi avait libéré l’un des
otages espagnols, Alicia Gamez, 39 ans, après
trois mois de détention. Les autres otages,
deux hommes, Albert Vilalta, 35 ans, et Roque
Pascual, 50 ans, sont toujours en otage
dans le nord du Mali. « Omar le Sahraoui »,
52 ans, était accusé d’avoir agi comme « mercenaire
» au profit de l’Aqmi qui l’avait chargé
d’enlever les trois Espagnols sur la route reliant
Nouakchott à Nouadhibou (nord), le 29
novembre 2009. Juste après, ils avaient été
transférés au Mali. La cour d’appel de Nouakchott
avait confirmé mercredi sa condamnation
à 12 ans de prison ferme, assortie des
travaux forcés et de la saisie de tous ses biens
en Mauritanie. L’annonce de l’extraction du
« Sahraoui » de sa prison, intervient au moment
où la branche radicale d’Aqmi fait pression
sur un autre groupe d’Aqmi pour qu’il
exécute les deux Espagnols, soutiennent des
sources au Mali. Cette branche de l’Aqmi,
rappelons-le, est dirigée par Abdelhamid
Abou Zeïd qui a déjà exécuté deux otages,
un Français et un Britannique.
« Abou Zeid
fait tout, actuellement, pour mettre en danger
la vie des deux otages espagnols », a affirmé
un responsable du canal traditionnel malien
qui mène les négociations en vue de la
libération des otages dans le Sahel, cité par
l’AFP. « Il fait pression » sur Mokhtar Benmokhtar,
alias Belaouer, chef de l’unité d’Aqmi
« qui détient les deux otages espagnols, pour
ne pas les libérer. C’est une action de représailles
contre le dernier raid franco-mauritanien
», a soutenu ce responsable, ajoutant que
« les pressions se font de plus en plus sentir ».
« Benmokhtar résiste, mais il peut rapidement
être dépassé par les évènements », estime ce
responsable. Une autre source impliquée dans
les négociations en vue de la libération des
deux otages espagnols, a confirmé l’information.
« Certains pensent que c’est une technique
de négociation, mais il faut prendre la
menace au sérieux. Après le raid franco-mauritanien,
Abou Zeïd met la pression sur Belmokhtar,
pour bloquer la libération des deux
Espagnols. Leur cas peut très rapidement s’aggraver
», a relaté cette source. Les motivations
de Belmokhtar étant notamment financières
et non religieuses, le sort des deux otages espagnols
inquiète moins que celui des otages
exécutés (un Britannique et un Français) par
le groupe d’Abou Zeïd analysent des experts
d’Aqmi. Cette organisation terroriste a revendiqué
le 25 juillet, l’exécution d’un otage français,
Michel Germaneau, 78 ans, après l’échec
d’un raid militaire franco-mauritanien, mené
au Mali, le 22 juillet pour tenter de le retrouver
et au cours duquel sept terroristes islamistes
avaient été abattus. Le groupe d’Abou
Zeïd avait déjà exécuté, il y a quatorze mois,
un autre otage : le Britannique Edwin Dyer.
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Source : Le Quotidien d'Oran