Brusque détérioration
de la situation en Tunisie,
lundi dans plusieurs
villes du pays, où la tension
restait perceptible, alors
que le Premier ministre Beji
Caid Essebsi a appelé les
Tunisiens à resserrer les
rangs et faire face à ‘’tous
ceux qui tentent de porter
atteinte à la sécurité du
pays.’’
Un enfant de 14 ans
a été tué dans la nuit de dimanche
à lundi, par balles,
dans la ville de Sidi Bouzid,
lors d’affrontements
entre manifestants et policiers.
Ces troubles ont
commencé samedi, à travers
plusieurs villes tunisiennes
dont la capitale
Tunis où des postes de police
ont été attaqués et des
armes volées. Les incidents
les plus graves se sont produits
à Menzel Bourguiba
à 65 km au nord de la capitale
où, selon le ministère
de l’Intérieur « un groupe
d’extrémistes religieux
mêlés à des délinquants a
pris d’assaut le poste de
police et volé des armes ».
D’autres attaques de postes
de police ont eu lieu à
Kairouan (centre), Sousse
(150 km au sud de Tunis),
Hammam Ghzez (est de
Tunis), Al Agba (ouest de
la capitale) et dans une cité
populaire de la capitale,
selon le ministère.
Le Premier ministre a
réagi, hier et estimé, dans
un discours à la Nation, Maghque
ces troubles visent à
saborder le prochain processus
électoral. Selon
l’agence TAP, il a appelé
‘’tous les Tunisiens à défendre
les acquis de la Tunisie
et les objectifs de la révolution
et à faire face à tous
ceux qui tentent de porter
atteinte à la sécurité du
pays’’. Il a poursuivi que
‘’le gouvernement de transition
poursuivra sa mission
jusqu’au 23 octobre
prochain, date de l’élection
de l’Assemblée nationale
constituante’’. « Le peuple
tunisien a fait une révolution,
et personne ne s’appropriera
cette révolution »,
a-t-il poursuivi, avant de
lancer qu’« il y a des partis
politiques et des mouvements
marginaux qui ne
sont pas prêts pour les élections,
car ils sont sûrs de ne
pas les remporter ». « Nous
ne voulons pas d’extrémisme,
ni de droite, ni de gauche
», a-t-il martelé.
L’intervention du Premier
ministre de transition dans
un discours à la Nation, dénote
de la gravité de la situation
en Tunisie où un
brusque retour aux violences
est à craindre, selon des
observateurs. La mort du
jeune Thabet Belkacem, la
première depuis la Révolution
de Jasmin et les blessures
graves à deux personnes
dans les affrontements
de Sidi Bouzid, inquiètent.
L’adolescent a été
tué par le « ricochet d’une
balle », et deux personnes
ont été gravement blessées,
selon la TAP, citant le
chef de la police à Sidi
Bouzid, Samir Al Meliti, qui
a indiqué que les forces de
l’ordre ont ouvert le feu
après avoir été la cible de
cocktails Molotov lancés
par les manifestants. Ces
violences ont duré jusqu’à
02H00 GMT (03H00 locales),
dans la nuit, et neuf
personnes ont été arrêtées,
ajoute la TAP. Les habitants
de Sidi Bouzid sont sous le
choc. « On n’avait pas vu
une telle violence depuis la
révolution », a déclaré un
habitant de la ville, M. Issaoui.
Selon ce témoin,
200 à 300 jeunes ont commencé
à manifester dimanche
soir vers 23H00
(22H00 GMT) devant
l’université Bourguiba. « Ils
ont jeté des pierres en direction
des policiers », a-til
relaté, en estimant que la
manifestation n’avait « rien
de spontané » et en s’inquiétant
de « manipulations
politiques ».
Le Premier ministre tunisien
n’hésite pas à parler
implicitement de ‘’tentative
de déstabilisation’’ en relevant
« une concomitance
étrange » entre les troubles
dans plusieurs villes du
pays. « Ceux qui ont volé
des armes veulent renverser
le régime », a-t-il dit. Il a
enfin assuré qu’il ne comptait
pas, avec son gouvernement,
rester au pouvoir,
au-delà des élections législatives
d’octobre prochain.
Tags:
Tunisie
Affrontement
Source : Le Quotidien d'Oran