Les intervenants au débat
sur la loi de finances complémentaire
2010 ont applaudi
les mesures, notamment
celles visant la protection de
l’économie algérienne et la production
nationale.
Mais, ils ont
émis des réserves sur certaines
mesures jugées insuffisantes et
d’autres inutiles. Réunis hier,
autour d’une table ronde au
Forum d’El Moudjahid, les participants
ont tenté brièvement
de décortiquer certaines mesures
afin de bien les cerner. Le
représentant du ministère des
Finances, Z.Mustapha, a apporté
des éclaircissements sur certaines
mesures qui selon l’assistance
manquent de clarification.
Il a expliqué la mesure
concernant l’octroi d’autorisation
pour l’importation des
équipements rénovés au profit
des investisseurs algériens par
l’organisme et le département
chargé des investissements. Il a
expliqué que cette autorisation
est exceptionnelle, et qu’elle est
accordée aux investisseurs algériens
qui veulent importer
toute la chaîne de production,
autrement dit la délocalisation
d’usine, avec l’aval du ministère
de l’Industrie. « Il ne s’agit
pas d’importer des équipements
utilisés et rénovés, mais
il s’agit plutôt d’importer toute
la chaîne de production ».
Le représentant du ministère a
clarifié en outre la mesure concernant
la taxe imposée aux
importateurs du blé dur. Et de
préciser que cette taxe est imposée
à ceux qui importent le
blé dur à des prix inférieurs aux
prix de régulation. Et d’ajouter
que l’OAIC est exonéré de cette
taxe. Et sur la taxe imposée aux
entreprises algériennes voulant
renouveler leur parc auto, le
même intervenant a précisé que
cette taxe concerne l’acquisition
de voitures de luxe dont le montant
dépasse les 2 millions de
DA. Et de signaler que les véhicules
utilitaires et les véhicules
de tourisme ne sont pas concernés
par cette taxe.
Enfin, ce qui a attiré l’attention
de l’assistance c’est également
le prélèvement de réciprocité
dans le volet fiscal. Le représentant
du ministère des Finances
a expliqué que désormais l’Algérie
appliquera le principe de
réciprocité vis-à-vis de certains
pays qui imposent « des taxes
jugées anormales à nos investisseurs
». Il a cité à titre d’exemple
le cas de l’obligation aux investisseurs
et cadres algériens de
payer la taxe suite à la participation
à des réunions qui peuvent
apporter des bénéfices à
l’investisseur algérien.
Enfin, l’expert M. Laalaoui a
pour sa part critiqué certains
points notamment la mesure
visant la mise à niveau des
PME. Pour M. Laalaoui, les 20
milliards de DA accordés à la
mise à niveau des PME est un
montant dérisoire quand il
s’agit de 20.000 PME. Et de
s’interroger « qui a fixé ce montant
sachant qu’à l’heure actuelle
des choses, nous n’avons pas
de chiffre exacts des PME. On
ne sait pas s’il y a 20.000 PME
ou plus ? ». L’intervenant a indiqué
par ailleurs que le soutien
à la production locale des
médicaments reste très insuffisant
puisqu’il concerne seulement
le « générique ». En exigeant
au nom des intervenants
du secteur de soutenir la production
du médicament du brevetage
à travers la recherche. Il
a également ouvert une petite
parenthèse sur la réhabilitation
de la Cour des comptes. « Cette
réhabilitation doit aussi concerner
les ressources humaines,
par le recrutement des jeunes ».
Pour terminer, il a évoqué la
mesure permettant à l’administration
de procéder au retrait de
registre de commerce rapidement
aux fraudeurs par des
contrôleurs. Il a précisé : « J’espère
que ce droit de contrôle ne
se fera pas anarchiquement, le
retrait ne doit pas se faire pour
un oui et pour un non, comme
c’était le cas dans le début d’application
de la mesure relative
au retrait des permis de conduire
», a-t-il conclu.
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Algérie
Loi de finances
Source : Le Quotidien d'Oran