Le niveau de vie des Algériens reste bas,
et aucune amélioration n’a été constatée au cours
du mois de juillet sur le front de la baisse
de l’indice des prix à la consommation.
Selon l’Office national des statistiques
(ONS), le rythme d’inflation
annuel se situait à 5,1% en
juillet, en légère baisse par rapport à
celui enregistré le mois précédent
(5,4%), mais en hausse par rapport à
2009. Pour le mois de juillet 2010, l’indice
général des prix à la consommation
»enregistre une stagnation » par
rapport à juin, selon l’ONS, qui indique
que ce sont les prix des viandes
rouges qui ont tiré l’inflation à la hausse
durant cette période.
Par catégorie de produits, l’indice des
produits alimentaires accuse une baisse
de 2,9% en juillet par rapport au
mois précédent, caractérisé par une
hausse de +0,3%. Cette tendance est
due principalement à la baisse des prix
des produits agricoles frais (-6,5%), notamment
les fruits (-30,7%) et les légumes
(-15,5%). Pour autant, les hausses
au mois de juillet par rapport à mai
ont concerné les viandes, notamment
la volaille (15,8%), et à un degré moindre
la viande rouge (1,4%). Les poissons
frais ont quand même baissé presque
de 9% sur la même période.
La hausse constatée pour l’ensemble
de ces produits sur les sept premiers
mois de l’année par rapport à la même
période de 2009 est importante, soit
5,54%, selon l’ONS.
Cette surchauffe de l’indice des prix
est le résultat de la hausse des prix des
viandes rouges (13%), ceux du poisson
frais (16,9%) et ceux des fruits
et légumes (36,2%). En ce qui concerne
les produits alimentaires industriels,
une légère hausse (+0,2%)
a été également enregistrée durant
juillet par rapport à juin.
En fait, la mercuriale des prix avait
franchi plusieurs seuils au mois de
juillet dernier, avec des prix des produits
agricoles en nette hausse pour
une période où la disponibilité des produits
est traditionnellement établie. Le
poivron à plus de 100 da/kg, la pomme
de terre entre 35 et 40 da/kg, ou
les produits maraîchers dont la moyenne
des prix ne descendait pas des 50
da/kg, avaient achevé d’inquiéter les
ménagères avant le début du mois de
ramadhan. La hausse des prix des produits agricoles frais, des viandes et du
poisson, avec les articles d’habillement,
les services et le transport, avaient en
fait enregistré un seuil presque intolérable
pour les bas salaires. Selon
l’ONS, par rapport à juillet 2009, le
niveau moyen des prix des biens alimentaires
a enregistré, en juillet
2010, une hausse de 3,7%, avec
+2,1% pour les produits agricoles frais
et +5% pour les produits alimentaires
industriels. Pour les produits manufacturés
non alimentaires, les prix ont enregistré
une progression de 1,4% en
juillet 2010 par rapport à juin de la
même année et les services connaissent
également une hausse de 1,8%.
Durant les sept premiers mois de l’année,
tous les ‘’produits de consommation
du panier’’, représentatifs de
la consommation des ménages, ont
enregistré des hausses, les plus importantes
étant celles du groupe « alimentation-
boissons non alcoolisées »
(6,07%), meubles et articles d’ameublement
(3,18%), « santé-hygiène
corporelle » (2,62%), « habillementchaussures
(2,35%) et « logement et
charges » avec 2,31%.
Pour le mois de juillet, tous les indicateurs
étaient en fait au rouge, avec
un indice du coût de la vie toujours au
plus bas, alors que, parallèlement, l’indice
des prix à la consommation reste
scotché à des niveaux excessivement
hauts. D’autant que toutes les mesures
prises par le gouvernement, notamment
en matière de lutte contre la spéculation
sur les prix des viandes rouges,
n’ont pas abouti. Les prix se sont
envolés, ceux du poulet comme ceux
de la viande rouge.
Les chiffres pour le mois d’août devraient
confirmer cette tendance à la
surchauffe sur le front de l’indice des
prix à la consommation. Et, partant,
peu de perspectives d’amélioration sur
le front du coût de la vie pour les Algériens,
confrontés ces deux prochaines
semaines à une dure réalité : les achats
pour l’Aïd El-Fitr et les fournitures scolaires
pour la rentrée, qui coïncide cette
année avec la fin du ramadhan. En
2009, le rythme d’inflation moyen
avait atteint 5,7% contre 4,4% en
2008, avec en toile de fond une stagnation
des salaires.
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Lait
Consommation
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Poisson
Source : Le Quotidien d'Oran