A en croire l’économiste algérien,
Abdelhak Lamiri,
aucune réforme économique
importante ne pourrait avoir
lieu avant les présidentielles d’avril
2014 malgré les discours officiels
tendant vers la libéralisation de
l’économie nationale et la mise en
place d’un plan de sa relance.
Il exclut ainsi de voir le gouvernement
algérien modifier les lois sur
l’investissement pour éliminer la
bureaucratie et de faciliter l’entrée
de nouvelles entreprises dans le
secteur industriel. Il expliquera cette
stratégie par l’importance de telles
réformes qui doivent répondre
à la nécessité d’élaborer un plan à
long terme. Il a également souligné
que la croissance économique
moyenne actuelle entre 3 et 4%
n’est pas suffisante pour réaliser
une percée. L’économiste avait
déjà mis l’accent sur la priorité des
ressources humaines dans toute
tentative de relance économique.
Début octobre, il avait appelé à
inverser la démarche économique
en vigueur pour faire de l’Algérie,
à moyen terme, un pays émergent.
Lors d’une émission radiophonique,
il avait déclaré que les questions
les plus débattues depuis des
années, comme celle du foncier, du
financement et de la bureaucratie,
sont des conséquences d’une démarche
économique erronée, et
non des problèmes de fond. Pour
lui, le plus important pour l’Algérie
est de répondre à des questions
de fond. « On doit d’abord clarifier
ce qu’on veut, fixer un cap », a-t-il
dit, déplorant qu’il n’y ait « pas de
vision sur le long terme ».
Il évoquera
un plan Marshall pour « le développement
de la ressource humaine
», qu’il considère comme
« sous-qualifiée ». Il appelle aussi à
lancer un processus de modernisation
de l’Etat et des institutions.
Pour lui, « l’Algérie a besoin de passer
d’une administration bureaucratique
à une administration experte
». Déplorant la régression de
l’industrie algérienne, qui est retombée à moins de 5% du PIB
après avoir atteint 20% au tournant
des années 1990, M. Lamiri
a également récusé une série
d’idées reçues sur l’économie algérienne.
Il a ainsi affirmé que le
problème n’est pas dans la part des
toutes petites entreprises (TPE),
qui représentent 90% des entreprises
algériennes. C’est une norme
qu’on retrouve partout dans le
monde, a-t-il dit. Par contre, le problème
est dans le nombre d’entreprises,
600.000 en Algérie, alors
qu’il en faudrait 1.5 million.
Le défi
serait, pour lui, de créer plus d’entreprises,
orientées vers l’économie
du savoir, et utilisant un personnel
mieux formé dans les nouvelles
technologies. Selon lui, l’Algérie a
« les ressources qu’il faut pour devenir
un pays émergent à moyen
terme » mais doit trouver des solutions
immédiates en réorganisant
l’Etat. M. Lamiri a, par ailleurs, déploré
l’incohérence du gouvernement,
citant notamment les importations,
qui ont atteint 36 milliards
de dollars durant les huit premiers
mois de l’année. Mais pour le gouvernement,
et à travers son ministre
délégué auprès du ministre des
Finances chargé du Budget, Mohamed
Djellab, un train de mesures
d’ordre législatif, organisationnel
et fiscal, destiné au soutien à
l’entreprise pour une meilleure dynamisation
du développement
économique national, connaîtra
prochainement des « avancées importantes
» qui toucheront notamment
l’élargissement des entreprises
cotées en Bourse. Le ministre
a annoncé également la modernisation
des systèmes fiscal et budgétaire
afin « d’améliorer l’efficience
de l’économie nationale », dirat-
il. Les nouvelles mesures portent,
en outre, sur l’intervention des
autres banques publiques dans
l’accompagnement des activités
connexes à l’activité agricole et la
mise en oeuvre de nouvelles mesures
fiscales et législatives destinées
à la protection de la production
nationale pour « une meilleure
régulation du marché ».
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Balance commerciale
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Source : Le Quotidien d'Oran