Le président de la Confédération générale
des entrepreneurs et opérateurs économiques algériens
(CGEOA), M. Habib Yousfi, a décrié hier l’absence
de règles claires dans l’attribution des marchés publics.
« L’attribution des marchés publics relève
souvent du relationnel. Nous
dénonçons cette pratique. Il faut
instaurer plus de clarté dans les procédures
et les critères d’éligibilité dans l’octroi des
marchés publics », a plaidé le chef de la
CGEOA, qui s’exprimait sur les ondes de
la radio Chaîne 3. Pour lui, la filière du bâtiment
accuse un repli drastique des commandes,
alors que ce secteur est le plus
grand pourvoyeur d’emplois.
Sur un autre volet, M. Yousfi s’est dit satisfait
de la mesure prise par le chef de l’Etat
en Conseil des ministres consacrant la dépénalisation
de l’acte de gestion. Il a qualifié
cette dépénalisation de l’acte de gestion
« d’avancée notable » qui permettra de « relancer
le moteur de financement de l’économie
» et de « booster la croissance ». « La
levée de cette contrainte, derrière laquelle
se drapaient les banques publiques pour
restreindre fortement la mobilisation des
emprunts aux entreprises, permettra de
déverrouiller les financements à l’économie
», a-t-il affirmé. Et de soutenir : « Il y a
450.000 PME dans le pays. Si chaque entreprise
emploie 5 salariés, vous imaginez
le nombre d’emplois qui sont menacés par
l’inaccessibilité aux crédits ». Pour lui, « les
trésoreries des entreprises sont étranglées
par les difficultés d’accès aux financements ».
M. Yousfi a rappelé que le chef de l’Etat
avait déjà exhorté les banques publiques,
qui croulent sous les surliquidités estimées
à 1.300 milliards de dinars, à faciliter
l’accès des entreprises aux emprunts
bancaires. Et d’appeler les banques publiques à être au service de l’économie ».
Yousfi rejette toute idée selon laquelle
beaucoup d’entreprises privées ne remboursent
pas les crédits bancaires. Selon lui, la
part des emprunts non remboursés par les
entreprises privées ne dépasse pas les 6 %
du total des crédits dédiés à l’économie,
alors que 10 à 15 % des financements
avaient été accordés aux importateurs.
Il relèvera une contrainte liée au FGAR
(Fonds de garantie des crédits aux entreprises).
« Ce fonds, dit-il, exige les mêmes
conditions que les banques pour accéder à
sa garantie. Ceci est un frein pour les entreprises
». Tout en rappelant que les économies
allemande et italienne sont basées sur
les PME, le président de la CGEOA déplore
« l’absence d’une stratégie claire permettant
aux entreprises de se développer ». Il
considère qu’« il faut croire aux capacités
managériales de nos entreprises », estimant,
du coup, que le programme de mise à niveau
des PME permettra à ces dernières
d’améliorer davantage leur gestion. « Quand
la stratégie du développement des PME est
claire, ces dernières suivront de facto », dit-il.
Il déplorera le fait que l’appel de son organisation
« à la concertation avec les pouvoirs
publics pour soulever des problèmes liés à la
régulation économique, n’a pas abouti ».
Enfin, il est à rappeler que dans une récente
prise de position, le président de la
CGEA avait affirmé que son organisation a
enregistré également avec « soulagement » les
mesures prises par l’Etat en faveur de la régulation
du marché et de la préservation du
pouvoir d’achat des citoyens face aux fluctuations
des cours des produits alimentaires
de base sur les marchés internationaux.
Amine L.
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Source : Le Quotidien d'Oran