Entre le gouvernement algérien
et le constructeur automobile français
Renault, les discussions en vue de
l’implantation d’une usine en Algérie
sont « toujours en cours ».
C’est le ministre de l’Industrie,
de la PME et
de la Promotion de l’investissement,
M. Mohamed
Benmeradi, qui l’a confirmé
jeudi dernier dans une déclaration
à l’Aps en marge d’une
séance de questions orales au
Conseil de la Nation. « Nous
sommes au stade d’échanges
d’informations », a indiqué
M.Benmeradi qui a été désigné
par le gouvernement algérien
l’interlocuteur de M. Jean-Pierre
Raffarin chargé par le président
français d’une mission sur
les moyens d’améliorer les relations
économiques entre les
deux pays. La venue, le 24 octobre
dernier de M. Raffarin à
Alger, a été l’occasion de la confirmation
que le projet d’usine
Renault à Rouïba, dans le cadre
d’une coentreprise avec
SNVI, était à nouveau sur la
table alors qu’il avait été pratiquement
abandonné. Les deux
parties doivent se rencontrer à
la mi-janvier 2011. « C’est un
dossier qui est à l’étude. Renault
est en train de préparer
des dossiers pour répondre à un
certain nombre de nos interrogations
», a indiqué Benmeradi.
Les premières discussions
ont buté sur certaines exigences
de Renault difficilement acceptables
pour le gouvernement
algérien comme le rétablissement
du crédit automobile
banni par la LFC 2009. Renault
demandait également de
conserver l’exclusivité de la
vente des automobiles produites
dans la future usine. Une
exigence qui aurait privé la
SNVI, partenaire probable,
d’une opportunité de relancer
son réseau de commercialisation
réduit depuis des années à
l’état végétatif. Les déclarations
de M. Benmeradi montrent que
la partie algérienne persiste à
exiger qu’on aille au-delà du
simple montage et veut que le
constructeur français s’implique
également au plan financier.
ALLER AU-DELÀ
DU MONTAGE
« Nous exigeons à ce que le
projet ne soit pas uniquement
une usine de montage mais une
véritable usine de fabrication de
véhicules avec un taux d’intégration progressif permettant à
la sous-traitance algérienne de
participer au projet (…) « Nous
exigeons également du partenaire
étranger de s’engager
avec nous financièrement dans
l’investissement, et qu’il n’apporte
pas uniquement sa marque
et son label. Nous voulons
qu’il s’implique ». Le gouvernement
veut transformer la forte
demande du marché algérien
pour lancer une industrie automobile
en Algérie et favoriser
le développement de la soustraitance.
Le but étant de parvenir
à un niveau d’intégration
honorable. Il a, d’autorité, interdit
des projets d’usines de
montage envisagés par des privés
algériens avec des Chinois
car ne répondant pas à cette
exigence d’intégration.
Le but est de commencer par
une usine de montage et de
parvenir, quatre ans plus tard,
à un taux d’intégration de 40%.
« Si les négociations aboutissent,
l’usine sera implantée sur
les sites de la SNVI », selon le
ministre qui a indiqué que Renault
s’est proposé de « livrer ses
véhicules au marché algérien
d’ici à 2012 ».
SUPPRESSION
DE L’IMPORTATION
DE VÉHICULES !
Le plus intéressant cependant
est l’évolution de la position de
Renault qui conditionne l’implantation
d’une usine à une
politique protectionniste de
l’Algérie. Le constructeur français,
a indiqué M.Benmeradi,
a des exigences qui « ont trait
notamment à la protection du
marché national de l’automobile
et à la suppression de l’importation
de véhicules ». Selon
M. Benmeradi, les Français exigent
« un certain nombre de
garanties que nous ne pouvons
pas leur donner, des garanties
de protection du marché et qu’il
n’y ait plus d’importation de véhicules,
etc. Ce sont là les questions
sur lesquelles nous travaillons
». Il s’agit clairement
pour Renault de s’assurer, par
une politique « anti-import »,
d’une plus grande part de marché
et de l’assurance d’écouler
sa production qui devrait se situer
aux alentours de 75.000
voitures par an pour trois ou
quatre modèles.
Salem Ferdi
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Source : Le Quotidien d'Oran